Le Conseil d’Etat a présenté le 15 septembre son plan financier quadriennal (PFQ). Un programme qui s’inscrit dans la continuité des politiques d’austérité rampantes de ces dernières années. Une fois de plus, c’est sur le dos de la fonction publique que repose l’essentiel de l’effort budgétaire et les plus précaires passent à la caisse. A l’heure de l’explosion des inégalités sociales, il est pourtant urgent que l’Etat joue son rôle de redistribution des richesses.

Un plan quadriennal antisocial
La fonction publique supporte, à elle seule, près de la moitié des 596 millions d’économies sur les quatre prochaines années (281 millions). On est donc bien loin du plan équilibré vanté par le gouvernent. Ces économies se feront par la suspension des annuités en 2019 et 2021 (89 millions d’économie), la suppression du doublement du salaire lors du départ à la retraite (3 millions), la non-indexation des salaires (153 millions) et l’engagement deux classes salariales en dessous de la classe de la fonction durant les deux années probatoires (36 millions). Cette dernière mesure introduira un puissant instrument de dumping salarial dans des institutions déjà constamment pressées de faire des économies.

Les plus pauvres du canton sont également appelés à l’effort puisque la taxe individuelle sera multipliée par quatre entre 2020 et 2022 passant de 25 à 100 francs. Une augmentation qui pèsera lourdement sur celles et ceux pour qui chaque franc compte à la fin du mois.

Le gouvernement avance masqué
Ensemble à Gauche déplore le manque d’honnêteté du Conseil d’Etat. Car si le gouvernement accorde autant d’importance à la compression des charges c’est qu’il se prépare à baisser massivement les impôts des plus grandes entreprises via RFFA/PF 17. Il s’agit sans aucun doute de la réforme majeure de la législature en cours mais elle n’apparait simplement pas dans le PFQ. Questionné à ce sujet, le gouvernement a d’ailleurs avoué son incapacité totale à estimer les répercussions de la réforme. Quant à nous, nous combattrons cette RIE III bis comme nous avons combattu RIE III.

Fermement décidé à ne pas augmenter la contribution fiscale des plus grosses fortunes et des actionnaires, le gouvernement en est donc réduit à accumuler des économies de toutes part. Le maintien de la limitation des élèves domiciliés hors du canton en est un parfait symbole. Cette mesure ne réduira les charges que de 5 millions sur quatre ans mais pénalisera lourdement de nombreuses familles. En plus de banaliser encore un peu plus le discours anti-frontaliers.

D’autres solutions existent
Il existe pourtant des sources de revenus pour le Canton de Genève: abolir le bouclier fiscal, imposer les dividendes sur la totalité des montants perçus, récupérer les sommes colossales du sauvetage de la BCGE… C’est ce que notre groupe continuera de défendre afin d’assurer le bon fonctionnement des services publics. Alors que la précarité progresse, que les temps d’étude s’allongent et que la moyenne d’âge de la population augmente il est urgent de défendre et développer des prestations répondant aux besoins.