Vendredi 24 mai, en procédure accélérée – dites des « extraits » – réservée aux textes parlementaires faisant l’objet d’un large consensus, le Grand Conseil genevois a voté, à une très large majorité, pour l’adoption de la résolution d’Ensemble à Gauche « Tunisie : disons STOP au retour vers la dictature ! » (R986-A) Le texte avait fait au préalable l’unanimité en commission des droits humains du parlement genevois. Tous les partis y avaient voté pour à l’exception du PLR qui s’était abstenu, suivi du MCG.
L’argument des abstentionnistes était moins un refus sur le fond, guère défendable d’un point de vue démocratique, qu’un avis selon lequel il fallait qu’on laisse le sujet à la Berne fédérale, prétendument seule en charge des relations internationales…
Mais cette « réserve » malvenue n’a pas été largement suivie. En effet, à la lumière de l’engagement de longue date du parlement genevois et de nombre de ses élu·e·s en faveurs des libertés publiques, des droits démocratiques, comme des droits économiques et sociaux du peuple tunisien, ainsi que de l’immense espoir suscité par la révolution tunisienne qui a renversé la dictature de Ben Ali en janvier 2011… c’est à une majorité de plus de six contre un que le Grand Conseil genevois a adopté le texte en question. Soit par 43 OUI… contre 7 NON seulement.
Déposée en février dernier, la résolution d’Ensemble à Gauche avait été actualisée en commission pour dénoncer les derniers développements en matière de dérive antidémocratique en Tunisie dont en particulier la dissolution du parlement  à fin mars…
Dans son intervention pour EAG, Pierre Vanek a – notamment – dénoncé l’arbitraire et la répression d’une police décomplexée qui règne en maître sur les décombres d’une démocratie tunisienne en voie de démantèlement par l’aspirant dictateur qui préside le pays et qui a assumé abusivement les pleins pouvoirs. Ceci au mépris des règles constitutionnelles.
Il a encore invoqué l’historique des liens étroits ayant été noués par le passé entre des parlementaires genevois et les opposant·e·s tunisiens, saluant en particulier l’engagement dans ce sens de l’ancien député ADG Christian Grobet qui multipliait les voyages en Tunisie pour assister à divers procès politiques au nom de la Ligue des droits de l’Homme genevoise.
Dans son invite finale, la résolution appelle le gouvernement genevois à relayer le contenu de notre résolution en direction des médias, de l’opinion publique internationale et des autorités fédérales pour qu’elles interviennent dans le même sens: nous agirons, le cas échéant, pour que ce mandat soit honoré par le Conseil d’État !
Pierre VANEK