Suite au vote de deux électeurs-trices sur trois, la chasse est interdite à Genève depuis 1974. Or, au mépris de cette volonté populaire, le 16 décembre 2016, des député-e-s PLR déposaient un projet de loi (PL 12043) demandant la suppression de la commission de la régulation de la faune.

Puis, le DETA a créé en février 2017 un groupe de volontaires chargé d’épauler les gardes de l’environnement dans certaines tâches. Parmi eux des chasseur-euse-s genevois. Les auteurs du projet de loi ont argué du fait que la révision de la Constitution en 2012 avait abrogé le statut constitutionnel de cette commission, et avait de surcroît supprimé le caractère contraignant de ses prescriptions. Il ne s’agissait donc que d’un ajustement légistique, dans lequel « il ne fallait voir aucune malice » ! Or, quand des députés PLR, que l’on voit, pour le reste, rarement le torchon à la main, s’avisent de faire le ménage dans les lois, il y a tout lieu de s’inquiéter. A juste titre, car en supprimant la commission de régulation de la faune, ils parachèvent ce que la nouvelle Constitution avait entamé, ils permettent la réintroduction de la chasse.

Le peuple a clairement dit qu’il ne voulait plus de la chasse dans notre canton. Or, d’aucuns, tout en s’en défendant, tentent de la réintroduire insidieusement. Lors de la campagne de vote sur le projet de nouvelle Constitution, on a accusé de fantasmer ceux qui affirmaient que l’affaiblissement de la disposition constitutionnelle relative à l’interdiction de la chasse, préludait à un retour de la chasse. On leur reprochait de peindre délibérément le diable sur la muraille pour induire les électeurs en erreur. Or, qui a trompé les électeurs ? Qui essaie sournoisement de travestir les chasseurs en auxiliaires des gardes de l’environnement ?

Le projet de loi des PLR a été renvoyé en commission. Ce premier round a mis en lumière l’intention pernicieuse de réintroduire la chasse dans notre canton. Ce qui permet de poser le débat dans l’espace public et, le cas échéant, aux éventuels référendaires de « fourbir » leurs argumentaires. Notre groupe reste opposé au retour de la chasse. Il continuera à se battre pour l’empêcher.

par Jocelyne Haller, députée EàG,
jocelyne.haller@gc.ge.ch