Alors que les cours d’éducation sexuelle jouent un rôle primordial dans la politique de prévention et de promotion de la santé sexuelle auprès des jeunes, il est important de pleinement reconnaître les compétences des professionnel-le-s du domaine et de leur donner les moyens d’accomplir leur mission dans les meilleures conditions possibles.
Les cours d’éducation sexuelle offrent un espace d’échange et de dialogue dans lequel les jeunes peuvent prendre le temps de réfléchir et d’exprimer librement leur questionnement au sujet des relations affectives, des sentiments, de la sexualité. Le rôle des professionnel-le-s est primordial pour établir un climat de confiance avec les jeunes, pour pouvoir répondre et les aiguiller dans leurs interrogations, dans le respect de toutes et de tous.
L’éducation sexuelle doit permettre, en outre, de discuter de la notion essentielle de consentement avec les jeunes. Les professionnel-les doivent être à leur écoute et leur faire prendre conscience des actes répréhensibles dont ils ou elles ont pu être victimes ou témoins et de leur donner les outils pour les dénoncer. Il s’agit aussi de s’assurer à ce qu’ils ou elles aient un meilleur bagage pour réagir à ces situations dans le futur.
Aujourd’hui, une réforme prévoit de transformer la fonction de formatrices et formateurs consultants en promotion et éducation à la santé (FCPES) en deux fonctions distinctes ; celle de maître-sses spécialisé-es en éducations à la santé sexuelle et au bien-être et celle de chargé-es de fonction et de projets en éducation et en promotion de la santé et prévention. Cette réforme fait craindre un appauvrissement des cours dispensés aux élèves genevois.
La volonté de faire disparaître le statut des FCPES en divisant les fonctions en deux catégories pour optimiser les ressources humaines fait craindre une perte de sens de cette fonction, en réduisant les intervenants et intervenantes au statut d’exécutants de cours préparés par d’autres. Les professionnel-le-s doivent pouvoir adapter leurs interventions aux contextes, aux questions et aux témoignages des élèves. Ils et elles doivent également avoir la disponibilité nécessaire pour intervenir avec expertise auprès des établissements scolaires, afin d’y promouvoir la prévention par la sensibilisation et soutenir les écoles lorsque des problématiques concernant la santé et la sexualité surviennent.
Si les signataires de la motion rejoignent l’ambition du DIP d’étendre le nombre de période de cours d’éducation à la santé sexuelle donnés aux élèves, ils considèrent que cela ne peut pas se faire à coût et effectifs constants et nécessite une augmentation du nombre de profesionnel-les qualifiés pour renforcer ce service et assurer le maintien de la qualité de prestations.
Cette motion demande à ce que les cours d’éducation à la santé et à la santé sexuelle soient renforcés, dans tous les établissements genevois. Plus spécifiquement, elle demande également à maintenir la qualité des cours d’éducation à la santé et d’éducation sexuelle et de les renforcer ; à permettre un dialogue social et des négociations entre les FCPES, leurs représentantes et représentants syndicaux et le DIP, en vue de la conclusion d’un accord ; à exiger du DIP de suspendre les entretiens auxquels les FCPES sont convoqués, afin de permettre à ces pourparlers de se dérouler dans les meilleures conditions ; en cas d’échec, de mettre en place une conciliation.
Contacts :
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Katia Leonelli, 076 616 36 36
Caroline Marti, 079 796 36 23