Déposée en 2017, cette motion se référait à une pratique de l’entreprise GLOBUS mise en lumière par les médias concernant des licenciements conséquents d’employé. es chez Globus pour des raisons d’âge. L’objectif de cette motion consistait à mettre en question et à empêcher les licenciements des travailleur. euses âgées au profit de salarié. es plus jeunes et par conséquent moins coûteux. euses. La motion suggère d’activer quelques leviers qui sont effectivement en main de l’Etat ou du moins sur lesquels il peut indirectement agir : les marchés publics, des conventions collectives de travail, du prix du commerce genevois, des relations avec les partenaires sociaux ou de l’édiction des contrats types de travail. Après une tentative, heureusement avortée, du PS et des Verts d’affaiblir le texte. C’est finalement le texte des dernières invites d’origine qui a été accepté.

Avec le temps, certaines invites de ce texte ont perdu de leur actualité, d’autres en revanche, les deux dernières notamment sont encore d’actualité. Ce décalage dans le temps devrait au moins nous permettre d’avoir du recul, ne serait-ce que pour savoir ce qu’il est advenu de la vingtaine de travailleur. euses qui ont été licenciés, s’ils ont retrouvé un emploi, s’ielles se sont retrouvé. es au chômage en fin de droit, s’ielles émargent d’une manière ou d’une autre aux prestations sociales et si c’est l’Etat qui a dû compenser une partie de la perte de leur salaire.

Se priver l’expertise et de l’expérience des séniors se révèle une économie à court terme pour les entreprises et un défaussement sur l’assurance chômage, puis sur l’Etat. Ce qui est pour le moins paradoxal pour des tenants du moins d’Etat.

Le lien qui a été établi avec Migros durant les débats, ne serait-ce que pour demander à ce que les personnes licenciées puissent être réengagées par cette entreprise, n’est pas aussi provocateur que ce qu’il pourrait sembler à celles et ceux qui n’ont pas hésité à l’incriminer. À partir du moment où ces entreprises sont partenaires et que Migros est un actionnaire important de Globus, il y a une certaine logique à demander le reclassement chez Migros des personnes qui ont perdu leur emploi chez Globus. 

Lors des débats, se démarquent des autres groupes, EàG a rappelé qu’il faut se garder de satisfécits en ce qui concerne la politique de gestion du personnel de l’entreprise Migros. Des contacts, à l’époque du traitement de ce projet de loi en commission, il apparaissait que des employés de la Migros étaient particulièrement déprimé. es parce qu’on leur avait annoncé des licenciements alors que dans le même temps l’employeur avait déclaré qu’il engagerait plusieurs chômeurs en stage de réinsertion. Et que dire encore aujourd’hui, de l’attitude de Migros qui engrange des dividendes de son actionnariat de SMOOD alors que l’entreprise en question bafoue honteusement les droits de ses travailleur. euses et de ceux du sous-traitant de celui-ci : Simple pay.

Concernant l’impact du 2e pilier, qui est souvent invoqué comme motif de la mise à l’écart des travailleur. euses séniors, notre groupe estime qu’il faut se montrer particulièrement prudent. Il faut absolument éviter de faire porter aux travailleurs les conséquences d’une politique de l’emploi qui est lacunaire. Lorsque la commission des affaires sociales a travaillé sur le projet de loi sur la rente-pont, il avait été question d’un fonds au niveau de la Confédération dont la vocation visait à d’éviter les licenciements de travailleurs âgés. Malheureusement, la commission n’a pas réussi à obtenir des informations sur ce fonds. Elle considère que cela vaudrait donc peut-être la peine d’essayer d’obtenir un peu plus d’informations à ce sujet, afin de savoir s’il existe quelque chose qui permettrait de compenser ces problématiques du poids de la LPP pour les travailleurs âgés dans prétériter ces dernier. ères.

Nous avons tenté le dévier le tir de l’amendement PS et Verts qui affaiblissait le texte en demandant un bilan des mesures mises en place pour mieux protéger les chômeur. euses âgées, en lieu et place d’un plan de mesure en faveur d’une meilleure protection contre les licenciements des salarié. es considéré. es comme âgé. es. Nous avons proposé un amendement pour éviter la suppression du texte d’origine. Au final, même la droite a tourné en dérision l’amendement PS et Vert. Elle a refusé les deux amendements. Ce qui a eu pour effets de conserver la version d’origine. Maintenant pour attendons la preuve par l’acte de la part du département de l’Économie !

Jocelyne Haller