Des revendications modestes et parfaitement légitimes… Telles sont les exigences de l’Initiative pour un pilotage démocratique de l’aérport de Genève, dictées par le bon sens et la plus élémentaire recherche du bien commun. Ci-dessous, les principaux objectifs de l’initiative :

  • Ancrer le statut d’établissement de droit public de l’Aéroport international de Genève (AIG) dans la Constitution genevoise pour pérenniser ce statut.
  • Rechercher un équilibre entre l’intérêt économique de l’AIG pour le canton et la nécessité de garantir la qualité de vie de la population.
  • Obliger l’Etat à s’assurer de la réduction des nuisances générées par l’AIG.
  • Rendre un rapport annuel sur le suivi et les actions entreprises pour atteindre ces objectifs.

Alors qu’elles semblent légitimes, ces revendications ont été perçues par la majorité de la commission comme des attentes disproportionnées. Que n’a-t-on entendu, autant durant les travaux de commission que lors du débat en plénière… Le contenu de l’initiative porterait atteinte au développement économique du Canton et de la Genève internationale. Il serait l’expression d’un combat d’arrière-garde, une offensive contre l’incontournable progrès qui doit guider de développement de nos sociétés.

La droite s’est appuyée sur la fiche PSIA qui définit le cadre de l’exploitation et du développement des infrastructures à l’horizon 2030, estimant qu’il y avait là une feuille de route qui répondait à ses attentes. Elle a argué que les progrès technologiques conduiraient à terme à une réduction des nuisances, sonores, à tout le moins. Il est apparu toutefois que cela ne suffira pas pour réduire significativement l’impact écologique des autres nuisances produites par l’aéroport.

Lors des nombreuses auditions auxquelles a procédé la commission de l’économie, il a très clairement été précisé qu’il ne s’agissait que de veiller à rendre le développement de l’aéroport compatible avec l’intérêt des riverains en particulier et de la population en général. Les magistrat·e·s des communes impactées par les activités de l’aéroport et les représentant·e·s de groupes d’habitant·e·s concernés ont pu clairement exprimer leurs préoccupations relatives au développement de l’aéroport et les conséquences de ce dernier sur le plan écologique et social.

Cela n’a pas empêché, en dépit des plaidoyers des partis de gauche, la majorité de droite de balayer ces aspirations pour le moins légitimes et de se prononcer en faveur d’un contreprojet. Manœuvre qui revient en réalité à jouer la montre et à donner l’illusion qu’elle serait prête à entrer partiellement en matière. Ce qui n’est pas le cas. Les exigences posées par l’initiative ne peuvent être redéfinies sans la vider de sa substance, sans la dénaturer. Cela correspond au fond au projet de cette majorité du parlement, qui place les ambitions économiques de l’aéroport au-dessus des intérêts de la population.

par Jocelyne Haller, député EàG,
jocelyne.haller@gc.ge.ch