Mercredi dernier, 24 janvier, la Communauté genevoise d’Action syndicale (CGAS) diffusait un communiqué commun de la CGAS et des partis dits de l’«Alternative», soit Ensemble à Gauche, le PS genevois et les Verts genevois. Titré «PF17 c’est la RIE III qui change de nom: encore et toujours NON!», ce communiqué se concluait ainsi:

«La Communauté́ genevoise d’action syndicale et les partis de l’Alternative s’engagent à̀ combattre y compris par le référendum- toute réforme de l’imposition des bénéfices des entreprises qui réduirait la capacité́ financière des collectivités publiques et mettrait en danger les prestations publiques.» C’est nous qui soulignons.

Pour les Verts le communiqué était signé de Nicolas Walder et de Mathias Buschbeck, respectivement président du parti et chef de groupe au Grand Conseil.

Vingt-quatre heures plus tard, jeudi 25 janvier, le Grand Conseil Genevois débattait en urgence du PL 12223 d’EàG (cf ci-dessus) s’inscrivant dans la lutte contre PF17 et qui exige, outre un engagement genevois contre la concurrence fiscale intercantonale, le principe en matière de mise en œuvre de réformes fédérales de la fiscalité du maintien des recettes fiscales communales et cantonales. Logiquement les signataires du communiqué ci-dessus PS et Verts auraient dû dans ce débat s’inscrire dans la logique du communiqué… et du projet de loi.

Mais qu’a dit la représentante des Verts en commission fiscale, Sophie Forster Carbonnier, parlant au nom de son groupe en plénière jeudi dernier? Elle a affirmé notamment ceci:

«Les Verts ne pourront pas souscrire au projet de loi pour les raisons suivantes… Pendant de nombreuses années nous avons eu un système de statuts fiscaux à Genève qui nous a bénéficié et qui nous a amené de nombreuses entreprises qui sont venues s’installer dans le canton grâce à ces statuts là… Aujourd’hui, venir dire à la population qu’on peut supprimer les statuts fiscaux et qu’il n’y aura aucune conséquence financière, c’est de l’arnaque et de l’arnaque intellectuelle. Donc dans ce sens, nous ne pouvons pas le soutenir… Une réforme à coût neutre, ça n’est juste pas possible… Et tout le monde le sait dans cette salle et je pense qu’il faut l’affirmer haut et fort! »

Estomaqué, le soussigné – qui en a pourtant vu d’autres – mais jamais de retournements aussi spectaculaires à 24 heures d’intervalle – est allé demander des explications aux protagonistes verts de ce théâtre guignol. Réponse des interpellé-e-s: le communiqué ce serait de la «rhétorique», au Grand Conseil on ferait de la politique !

Or la rhétorique est l’art ou la technique de persuader au moyen du langage. Et par sa déclaration, c’est surtout Sophie Forster Carbonnier qui a été persuasive sur plusieurs points:

  1. Sur le fait que l’alliance privilégiée des Verts au Grand Conseil est aujourd’hui plutôt du côté du PLR que de la gauche.
  2. Que les communiqués et déclarations préélectorales de son parti ne valent pas grand-chose aux yeux de ses élu-e-s actuels et sans doute futurs…
  3. Que la représentante des Verts n’hésite pas à traiter publiquement les syndicats, le PS et EàG d’arnaqueurs, pour le plaisir de se faire bien voir de la droite.

En conclusion, certes les Verts libéraux n’ont pas eu le quorum aux dernière élections… Mais un groupe de Verts libéraux siège apparemment – quand même – au parlement genevois. Cherchez l’erreur !

Pour éviter qu’elle ne se reproduise, pour la défense d’une politique écologique et sociale clairement à gauche, une seule solution: le vote pour EàG – Liste N°1 – le 15 avril !

par Pierre Vanek, député EàG,
pierre.vanek@gc.ge.ch