Notre groupe ne peut qu’appuyer toutes les dispositions relatives à la sensibilisation et à l’information des travailleuses et travailleurs du sexe et au contrôle des salons tant sur le plan du bail à loyer que des mesures propres à améliorer leur hygiène figurant dans la nouvelle loi.
Toutefois, il y a un domaine où Ensemble à Gauche considère que le Conseil d’Etat n’a pas une appréciation exacte de la situation. Il s’agit de la situation financière des salons et de tout ce qui tourne autour de leur exploitation. Car nul besoin de se voiler la face, nombre de prostituées se font exploiter par leur propriétaires ou par les propriétaires du bail à loyer. Je rappelle, pour mémoire, que notre camarade Rémy Pagani avait en son temps déposé une plainte pénale, à ce sujet, pour usure.
En effet, la plupart du temps, les prostituées connaissent deux régimes: celui d’un prélèvement prohibitif sur leurs prestations ou celui d’un loyer de 100 frs par jour et de 50 frs par nuit ce qui représente 4500 frs par mois pour un petit espace souvent sans lumière du jour qui n’excède généralement pas plus de dix mètres carrés.
Ces chiffres nous ont été donnés par Mme Angelina Tibocha, Présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs du sexe. Ils se fondent sur des faits et ne sont donc pas sujets à caution.
La norme retenue par l’Etat ne devrait pas dépasser un prélèvement de 48,5% sur le revenu des travailleuses et travailleurs du sexe mais force est de constater que dans les faits, il en excède souvent le 60%. Il s’agit là clairement de proxénétisme puisque ce mot définit l’action par laquelle on tire profit de la prostitution d’autrui.
C’est ce que le groupe Ensemble à Gauche a déclaré au Grand Conseil avant de voter une loi qui représente quand même une avancée sociale en matière de prostitution.