Le Conseil fédéral a annoncé ce 25 août le lancement d’une consultation pour l’extension de l’obligation du certificat covid. Celui-ci pourrait devenir obligatoire pour les restaurants, les bars, les clubs, les théâtres, les concerts, les activités sportives, etc. Tout ceci, alors que la circulation du virus s’accélère en raison notamment d’une campagne de vaccination insuffisante. L’OFSP affirme que la quatrième vague est déjà là. En réalité, le virus poursuit sa route au sein d’une population encore insuffisamment protégée. Les politiques erratiques du gouvernement, qui obéit avant tout aux injonctions des milieux économiques, en sont largement responsables.
Prévenir et vacciner massivement!
Alors que la situation se détériore, le Conseil fédéral renonce à mettre en place une campagne de vaccination de masse sous la responsabilité des autorités sanitaires, soutenue par les institutions de santé publique, du social, de l’éducation, appelant le monde associatif, syndical, culturel à la rescousse sur une base volontaire.
Le Conseil fédéral privilégie la mise en place d’un certificat obligatoire, transférant au secteur privé une prérogative publique, qui risque de susciter des résistances massives, comme en France. Renonçant à convaincre, l’État veut contraindre en chargeant le privé de sanctionner (par des licenciements ? par la relégation sociale ?). Il mise sur le calcul coûts/bénéfices individuel et sur les pressions financières (non-remboursement des tests pour les non-vaccinés à partir du 1er octobre ; menaces de ne plus prendre en charge leurs frais hospitaliers en cas de Covid).
La lutte contre la pandémie passe par l’obligation civique, éthique, de se vacciner pour protéger la société dans son ensemble. Celle-ci n’est concevable qu’avec un engagement politique à renforcer la médecine préventive et la santé publique. La gratuité des vaccins et des tests en est une condition de base, y compris hors période de pandémie.
Notre santé est un bien commun
L’état de santé de chacun·e dépend de celui de toutes et tous, qui est tributaire de l’environnement, des conditions de travail et de l’accès aux soins. Face aux réticences d’une partie de la population, il faut défendre la nécessité de la vaccination en termes de santé publique. C’est un choix de société fondé sur la solidarité et la responsabilité collective. Une nécessité qui saute aux yeux après 40 ans d’affaiblissement de la santé publique et de privatisation rampante des hôpitaux.
On ne peut lutter contre une pandémie sans une forte adhésion populaire, qui suppose une information approfondie et un large contrôle démocratique sur les décisions prises. Les mesures socialement discriminatoires, culturellement asphyxiantes et politiquement liberticides vont à fins contraires. C’est pourquoi, nous revendiquons le renforcement des droits des travailleurs·euses, des prestations sociales et de la médecine préventive et du travail, ainsi que le développement de centres médico-sociaux de quartier.
Nous défendons le caractère essentiel des activités sociales et culturelles non marchandes, qu’il faut préserver moyennant des mesures sanitaires adaptées. À la logique du laisser-faire fondé sur l’ intérêt individuel, nous opposons la solidarité́ et que l’extension des droits démocratiques et sociaux.
Pour une levée des brevets
La lutte contre la Covid-19 doit être menée à l’échelle planétaire en refusant les logiques du profit privé. La production des moyens de prévention, des vaccins, des médicaments, etc., mais aussi la prise en charge des malades ne peut dépendre de leur solvabilité́. Le contrôle public de la recherche, de l’industrie pharmaceutique et du secteur hospitalier, de même que le développement d’un service public de la santé de qualité́ et gratuit est donc plus que jamais indispensable.
Pour lutter contre Covid-19, la Suisse doit défendre la levée des brevets sur les vaccins pour les rendre accessibles à l’ensemble de la population mondiale. Les vaccins ARN messager ont été développés avec des fonds publics, pourtant leur vente profite aujourd’hui aux gros actionnaires de Big Pharma. Et comme si suffisait pas, le canton de Bâle a accepté la fondation de Moderna GmbH, en juin 2020, qui encaissera toutes les ventes de vaccins de l’Union Européenne et ne paiera que très peu d’impôts sur les bénéfices, grâce à RFFA (Réforme de la fiscalité des entreprises).
La défense par les autorités suisses des droits sur les brevets, des énormes marges bénéficiaires et de l’évasion fiscale des compagnies pharmaceutiques affaiblit gravement la portée des discours en faveur du vaccin, accréditant l’idée que les intérêts privés de quelques-uns passent avant la santé publique de toute la population. Parce que notre santé n’est pas une marchandise, il faut mettre fin à ce scandale!