Déposée le 16 septembre 2013, la résolution «Pas de dumping salarial à l’aéroport. Pas de lock out déguisé !» s’inscrivant dans la foulée des conflits qui ont secoué plusieurs entreprises situées sur le site de l’Aéroport n’a été traitée par le Grand conseil que le 23 février 2017.

Son traitement a trainé en longueur puis a été expédié sous prétexte que le conflit «Gate gourmet» avait trouvé une issue.Toute les discussions ont tourné autour de la question : Y a-t-il ou non de la sous-enchère salariale chez Gate gourmet ? Le rapporteur de majorité y a répondu négativement, en gras dans son rapport. Pour ce faire, il s’est appuyé sur la définition particulièrement restrictive de la sous-enchère salariale, qui stipule que pour qu’elle soit reconnue comme telle, la sous-enchère doit être non seulement abusive, mais répétée ! Une définition qui sonne comme une licence pour méfaire.

Or, la droite et ses alliés d’extrême droite feignent toujours d’ignorer que pour obtenir une répétition de sous-enchère, il faut bel et bien que les premières occurrences soient dûment qualifiées de sous-enchère salariale. En l’état, il faut donc considérer qu’il y bel et bien eu sous-enchère salariale. Il n’y en a juste pas eu assez aux yeux des milieux patronaux et de leurs affidés pour justifier l’activation des mesures d’intervention de l’État. Plus pernicieux encore, ceux qui ne se sont pas embarrassé de scrupules pour refuser cette résolution, se sont permis de nous conseiller de nous en prendre aux centrales syndicales nationales qui concluent des conventions fixant plus basses que dans les cantons et interviennent dans les conflits locaux.

La problématique est réelle. Toutefois, les leçons données par ceux qui alimentent la dérégulation du marché du travail sont particulièrement malvenues. La résolution a été balayée en plénière. Il n’empêche que nous continuerons à lutter contre la sous-enchère salariale et pour la défense des droits des travailleurs.

par Jocelyne Haller, députée EàG,
jocelyne.haller@gc.ge.ch