Alors que les primes d’assurance maladie atteignent des niveaux stratosphériques, le Conseil d’Etat a dernièrement fait part de sa volonté de supprimer le subside C des barèmes des subsides ordinaires, prévoyant ainsi une économie de 5,5 millions de francs. Déterminé à ne pas laisser le gouvernement supprimer l’aide mensuelle de 30.- à des personnes déjà précarisées, Ensemble à Gauche (EàG) a déposé un projet de loi cette semaine afin de barrer la route au Conseil d’Etat en inscrivant le montant des subsides dans la loi. EàG ne se contentera pas d’un maintien des subsides : notre coalition participe actuellement à un projet visant à les augmenter largement pour les revenus modestes et moyens!

Des économies sur une prestation essentielle à la population
La suppression du subside C, qui touchera environ 150’000 genevois-es, pèsera sur un pan déjà fragilisé de la population. Cette mesure ne tient pas compte du fait que les Genevois-es, dont les primes ont presque doublé en dix ans, débourseront en moyenne 5,4% de plus pour leur assurance-maladie en 2018, soit une trentaine de francs de plus en moyenne qu’en 2018. Couper le subside C reviendrait donc à faire supporter une augmentation de plus de 10% de leurs primes aux familles touchant annuellement entre 47’000.- et 61’000.-, et aux personnes seules gagnant entre 29’000.- et 38’000.-.

«Dans un canton où, selon l’étude des HUG de 2012, une personne sur cinq renonce à des traitements médicaux pour des raisons financières, la volonté du Conseil d’Etat de supprimer ce subside est irresponsable», souligne Jocelyne Haller, députée EàG. «Cette attitude est d’autant plus irresponsable que le Conseil d’Etat, après avoir baissé l’impôt des plus riches, se penche actuellement sur des réformes prévoyant de concéder des cadeaux fiscaux chiffrés en centaines de millions aux grandes entreprises du canton, dans le cadre de RIE III/PF 17.»

Du règlement à la loi
EàG a déposé un projet de loi proposant d’intégrer tels quels à la loi les montants des subsides ainsi que les limites de revenu permettant d’y accéder, jusqu’à présent contenus dans le règlement de la loi. En effet, si le Conseil d’Etat à les mains libres pour modifier un règlement, il est obligé de respecter la loi. «A l’heure où il devrait s’agir de parler d’augmentation des subsides, EàG compte sur le bon sens du Grand Conseil, qui a la possibilité de ne pas entériner la baisse annoncée par le Conseil d’Etat en acceptant notre projet de loi», confie la députée. «Nous espérons que les membres de tous les partis prendront conscience de l’importance de cette aide pour ces personnes… Si le montant de 30.- peut paraître insignifiant aux yeux de celles et ceux qui disposent de revenus suffisants, il représente une aide non négligeable pour bien des habitant-e-s de ce canton.» Alors que plusieurs député-e-s de gauche ont d’ores et déjà annoncé leur soutien, EàG s’attend à ce que le MCG fasse de même, ce parti étant très enclin à critiquer le niveau des primes maladie.

Un majorité favorable à une augmentation des subsides faisant défaut au Grand Conseil, EàG défend ce projet de loi visant le statu quo tout en poursuivant son combat pour un véritable changement de paradigme. «Pour notre coalition, l’horizon visé en matière d’assurance maladie est le passage à une caisse publique unique, cantonale ou romande, dont les primes seraient fixées en fonction du revenu», conclut Jocelyne Haller. «Dans l’attente de ce changement, les subsides apparaissent comme la seule solution : une solution loin d’être idéale mais une solution indispensable».

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