En Suisse, les sociétés de sécurité privée sont un secteur en pleine expansion qui compte plus de 20 000 agents, soit plus que toutes les forces de police des collectivités publiques réunies. L’explosion de la demande émane avant tout de l’économie privée, mais la Confédération, les cantons et les communes l’alimentent aussi en privatisant un nombre croissant d’activités de surveillance. Inutile de dire que la formation de ces agents, leurs conditions de travail et leurs rémunérations sont très inférieures à celles du secteur public, qui réalise ainsi des économies sur le dos du personnel.

Le député EàG Jean Batou a déposé une question urgente afin de mesurer l’ampleur de ce phénomène à Genève. Voici les éléments fournis par le Conseil d’Etat : en 2016, le petit Etat (sans les entités subventionnées) a consacré 14 millions à de tels mandats, contre 15,5 millions en 2017 (+11%). Securitas SA, que Pierre Maudet apprécie particulièrement, a obtenu la part du lion, avec 60% de ces marchés publics, contre 40% pour les 17 autres entreprises sous contrat. En décidant la ré-internalisation du convoyage des détenus, soumissionné à Securitas SA jusqu’en 2022, le Grand Conseil a cependant porté un premier coup à cette politique.