La motion pour une presse locale forte et indépendante était expressément vouée à « limiter les dégâts » suite à l’évolution de la situation de la Tribune de Genève. Elle se situait dans la suite de mesures de concentration des rédactions et de réduction des postes qui conduisent à une diminution alarmante de la diversité et de la proximité de la presse. Elle entendait s’opposer au déplacement d’une partie de la rédaction de la Tribune de Genève à Lausanne ainsi qu’à la suppression de nombreux postes.

Les grands groupes tuent la presse libre et indépendante

De fait, les concentrations envisagées, au-delà des mutations de la presse et notamment son développement numérique, ne résultent pas d’un manque de rentabilité des publications mais plutôt d’une organisation différenciées des différents types d’activités qui empêche les interactions et équilibrages financiers. Il apparait donc, au vu de cet élément, que la restructuration de la Tribune de Genève n’est pas inéluctable. C’est le mode de fonctionnement imposé par le groupe Tamédia qui induit un déficit financier et doit par conséquent être mis en cause.

Rapidement les membres de la commission de l’économie se sont entendus pour exprimer la claire volonté de défendre le principe d’une presse libre et indépendante et surtout pour s’élever contre la restructuration prévue par Tamédia et ses incidences sur les contenus rédactionnels et les postes de travail. Cependant, compte tenu de l’échéance de janvier 2018 prévue pour la restructuration, il importait que la commission se positionne rapidement.

Pour une presse locale, forte, indépendante et plurielle

C’est cela qui l’a amené à supprimer les deux dernières invites de la motion qui postulaient en faveur d’une action visant à réunir les acteurs économiques et les milieux concernés pour étudier les mesures propres à soutenir et développer les médias locaux et d’un examen de l’opportunité de créer un fonds public-privé en faveur d’une presse écrite, radiophonique et télévisuelle locale, forte et indépendante. Ces deux questions ne doivent pas tomber aux oubliettes. Elles méritent d’être étudier. La presse contribue à la libre formation de l’opinion. Elle est à ce titre indispensable à la démocratie. Il est donc primordial que nous la défendions afin de garantir l’existence d’une presse écrite, numérique, radiophonique et télévisuelle, locale, forte, indépendante et plurielle.
Dans cette attente, désireuse de donner un signal politique clair, la commission de l’économie a accepté la motion 2411 amendée à l’unanimité. En plénière, soutenue sur ce plan par le Conseil d’Etat, elle a fermement invité le Grand Conseil à en faire de même. Ce à quoi le législatif a consenti à l’unanimité moins une voix.

par Jocelyne Haller, députée EàG,
jocelyne.haller@gc.ge.ch