La majorité du parlement (EàG, PS, Verts et MCG) a refusé les trois projets de loi, déposés par le Conseil d’Etat en parallèle du budget, qui prévoyaient l’augmentation de la part employé des cotisations LPP pour les trois caisses de pension publique (CPEG, FPTPG et LCPFP).
Les textes prévoyaient de modifier la répartition des cotisations LPP – pour les nouvelles personnes engagées – à hauteur de 42% pour la part salariale et de diminuer la part employeur à 52%. Ces modifications auraient engendré des baisses de salaire de 1.26 à 3.34% pour la fonction publique. Il s’agissait en fait d’un transfert de charges de près de 80 millions de l’Etat aux salarié-e-s.
De surcroît, les caisses de pension avaient prévenu que l’acceptation des projets de loi aurait mis en péril les recapitalisations des caisses. Le risque était grand que le coût à moyen terme de ces réformes dépasse largement les économies recherchées. Dès lors, on est en droit de se demander pourquoi le Conseil d’Etat à – à majorité PS-Verts – a choisi de prendre ce risque insensé. Si on ne peut écarter la possibilité d’un gouvernement irresponsable qui joue à la roulette avec les finances publiques, la raison est sans doute plutôt à chercher dans la volonté du gouvernement de remettre en cause la primauté de prestations. En effet, si les caisses de pension ne parvenaient pas à suivre le chemin de croissance de la recapitalisation, des mesures structurelles devraient être prises, c’est-à-dire une baisse des rentes. Le Conseil d’Etat pariait sans doute sur le fait qu’en cas de nécessité pour l’Etat d’augmenter les besoins de recapitalisation des caisses publiques, il serait possible de s’attaquer au régime de primauté actuel pour instaurer la primauté de cotisations.
Jean Burgermeister