La droite (PLR, UDC et MCG) s’était moquée des jeunes au moment de l’adoption de la loi sur l’enfance et la jeunesse (LEJ). Lors de la séance du Grand Conseil du 1er mars 2018, elle avait tenté, par quatre fois et pour de basses raisons électoralistes (il est toujours bon de taper sur le DIP en période électorale), de renvoyer le texte en commission. Cette manœuvre dilatoire ayant échoué, la droite, par esprit de revanche, avait réussi à faire supprimer de la loi le conseil de la jeunesse. Ensemble à Gauche avait alors affirmé qu’il faudrait revenir sur la question lors de la prochaine législature… et c’est chose faite!

Le canton avait besoin d’une nouvelle loi sur l’enfance et la jeunesse. Cette refonte totale s’imposait, notamment pour affirmer qu’une des missions du DIP concerne l’accompagnement et la protection des enfants et des mineurs, et ancrer dans une base légale des prestations qui sont délivrées par exemple par l’Office de l’enfance et de la jeunesse et par l’Office médico-pédagogique. Mais la loi voulait aussi encourager les activités permettant l’apprentissage de l’indépendance, de l’autonomie et de la responsabilité afin que les enfants et les jeunes puissent s’intégrer socialement, culturellement et civiquement.

Une des nouveautés proposées, au chapitre « encouragement », était donc ce conseil de la jeunesse, rejeté en plénière sans vrai motif. En effet, le texte avait occupé la commission de l’enseignement durant 22 séances, occasionné 18 auditions, et recueilli in fine l’unanimité. Aujourd’hui, la loi a retrouvé son contenu original car le parlement a très majoritairement voté le 15 mai 2019 la réintroduction d’un conseil de la jeunesse (PL 12308-A).

Tant le Parlement des jeunes Genevois que le Groupe de liaison genevois des associations de jeunesse soutenaient la création d’un conseil de la jeunesse. Cet organe doit maintenant permettre aux jeunes du canton d’être représentés véritablement et de faire entendre leurs voix sur des sujets ou propositions qui leur tiennent à cœur, en interpellant directement le Grand Conseil ou le Conseil d’Etat, ou les exécutifs communaux. En aucune manière cette nouvelle instance participative ne fera doublon avec celles qui existent. Au contraire, elle viendra combler un manque. Une année aura été perdue par le mépris d’une certaine droite envers les jeunes, mais il est permis d’espérer que Genève, à l’instar des autres cantons romands, accordera dorénavant une meilleure attention aux revendications des jeunes, en partie grâce à ce conseil de la jeunesse !

Olivier Baud