Décidément il ne faut pas pousser Madame Orsini très fort pour que ses réflexes de classe réapparaissent. La liste des amendements qu’elle a présentés hier vendredi 7 avril était de la plus belle eau libérale.

Plafonner les salaires des dirigeant·e·s et autres directeurs·trices des régies publiques lui semble une profonde atteinte aux droits du travail, même lorsque ces rémunérations atteignent déjà des sommes astronomiques telles les 400 et quelques milles pour le Directeur général de l’Aéroport soit environ deux fois le salaire d’un conseiller d’État ! Mais ce n’était pas le plus grave…

Le fait que la même Madame Orsini – qui se prétend haut et fort une femme de Gauche au prétexte qu’elle a eu représenté Mélenchon -, suivie d’une majorité de député·e·s inconscients et moralisateurs, a pu sans état d’âme exclure des représentations officielles dans les régies d’État les personnes qui auraient eu un jour le mauvais goût d’être en difficulté financière et de n’avoir pu payer quelques dettes, comme leurs impôts par exemple, laisse tout simplement sans voix ! Ne sont pas compris dans la liste de Madame Orsini et du MCG celles et ceux qui se livrent délibérément à « l’optimisation » fiscale, ni ceux qui, pour échapper à un impôt juste, paient des « forfaits »… bref les plus riches. Ce vote s’apparente de plus en plus au retour du cens. A quand le jour ou pour voter ou être élu il faudra détenir une fortune de… au hasard 1, 2, 3 millions ? Au secours !

*cens : impôt féodal dont l’acquittement donnait droit au vote et à l’éligibilité

par Salika Wenger, députée EàG,
salika.wenger@gc.ge.ch