La commission des pétitions devait étudier un texte émanant du groupement transfrontalier européen. Mais l’exercice s’est limité à l’audition rapide MM. Michel Charrat, président du groupement, et Fabrice Radigon, vice-président.

La pétition « Non à la fermeture des douanes ! » entendait protester contre la décision prise par le conseiller d’Etat chargé du département de l’environnement, des transports et de l’agriculture (DETA), Luc Bathassat, de prolonger sous forme de test l’horaire de fermeture des douanes de Soral, Sézegnin, Certoux et Chancy dans le but de préserver les villages de la circulation. Cet obstacle, qui barre la route à 8 000 frontaliers, engendre un détournement des véhicules sur la douane de Bardonnex, déjà saturée avec un passage estimé de 56 000 véhicules par jour, et des bouchons conséquents qui retardent celles et ceux qui veulent depuis la France venir travailler à Genève.

Le groupement transfrontalier encourage les déplacements avec les transports publics et le covoiturage, et estime que la décision de Luc Barthassat ne fait qu’envenimer les choses, sans apporter la moindre solution, au contraire. Il souhaite un dialogue constructif avec les autorités genevoises. Mais il n’a pas été possible d’auditionner le DETA, d’entendre sa motivation et son analyse, car la majorité de droite s’y opposée, se demandant même s’il était normal que des Français envoient une pétition au Grand Conseil, et s’offusquant de ces étrangers qui voudraient donner des leçons aux Genevois·es…

En plénière, le représentant de l’UDC s’est plaint que ces gens qui ne sont « même pas Suisses » aient le culot d’oser d’écrire une pétition. Il a fallu rappeler à la droite que le droit de pétition est garanti par la Constitution (art. 33), qu’il fait partie des droits fondamentaux et représente justement un moyen, pour celles et ceux qui n’ont pas la nationalité suisse, de faire entendre leur voix…

par Olivier Baud, député EàG,
olivier.baud@gc.ge.ch