Le projet d’une liaison routière au sud du canton date du siècle passé. Jamais réalisé, il resurgit à intervalles réguliers et prend la forme maintenant des liaisons dites L1 et L2. Un compromis bout de bois avec des tronçons semi-enterrés, d’autres en surface, qui a le mérite de ne contenter personne, sauf celles et ceux qui n’ont pas encore réalisé que l’ère de l’expansion du trafic automobile sans limite est révolue.

Ces nouvelles infrastructures routières, si elles étaient réalisées, ne permettraient au mieux qu’à des milliers de bagnoles de s’agglutiner sur l’autoroute de contournement ou, pire, en quelque sorte, de créer encore davantage d’embouteillages au centre-Ville. Genève n’a pas besoin de ces routes L1-L2 qui représentent un concept passéiste de la mobilité. A l’époque du CEVA, du développement nécessaire de la mobilité douce (amélioration des transports publics, réalisation de pistes cyclables sécurisées, de voies piétonnières, etc.), du besoin de préserver la biodiversité et la nature, ces routes dispendieuses, polluantes, destructrices pour l’environnement doivent être oubliées, cette fois définitivement.

Le Grand Conseil avait la possibilité le 23 mars 2019 d’écarter ce projet à 122 millions mais la droite a préféré tenter d’abord un renvoi en commission, une manœuvre dilatoire évidente qui a échoué, et ensuite n’y avait plus le temps suffisant pour traiter (et refuser) cet objet. Il faudra dès lors y revenir de la prochaine plénière, en avril…

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Olivier Baud