Dans un élan électoraliste, il s’est trouvé une majorité au Grand Conseil pour considérer que la motion M2280 de l’UDC pour la « sauvegarde » …du stand de tir de Bernex, était soudain urgente.

Ressortie pour la deuxième fois de commission, la motion a été l’occasion, du côté de la droite et de l’extrême droite, d’un flot de platitudes nauséabondes sur l’intérêt et l’utilité pour l’humanité, pour la Suisse et pour Genève, du maniement sportif et militaire des armes à feux…

Le soussigné est monté au front pour dire quelques vérités banales: que les 125 000 armes à feu en mains privées à Genève dont se vantait un député UDC étaient évidemment un péril asssez inquiétant, que plutôt que d’apprendre aux jeunes à aimer et user des armes à feu, on devrait viser à les en dégoûter… Que les armes à feux sont faites pour tuer et devraient susciter réprobation et rejet, plutôt qu’engouement et fascination morbide, qu’on n’avait pas besoin du tir pour ramener des médailles olympiques, etc.

A l’argument invoqué par la droite du respect du droit fédéral… EàG a répondu que bien d’autres dispositions bafouées du droit fédéral étaient évidemment plus « urgentes » à faire respecter, que la possibilité de faire pan, pan sur un stand de tir cantonal, des dispositions allant du respect des normes OPAIR et OPB… à la loi sur l’égalité en passant par l’imposition de la valeur locative !

Bref, la gauche et les Verts ont voté contre l’urgence d’investir dans le tir, mettant en avant d’autres priorités… La droite comme un seul homme a voté le texte, après l’avoir amendé pour accepter… que le stand de tir de Bernex devrait quand même – in fine – être démoli… Ce que chacun sait depuis longtemps, contrairement au titre de la motion UDC.

par Pierre Vanek, député EàG,
pierre.vanek@gc.ge.ch