Une motion pour une politique cantonale ambitieuse de lutte contre le VIH et les infections sexuellement transmissibles a été acceptée aujourd’hui par le Grand Conseil. Son objectif : zéro nouvelle contamination au VIH d’ici à 2024 et une baisse drastique de toutes les infections sexuellement transmissibles (IST). Dans la foulée, une résolution exigeant de Berne le remboursement de la PrEP par la LAMal et la gratuité totale – sans franchises ni quotes-parts – des moyens de prévention, de traitement et de dépistage de toutes les IST a également été acceptée.
La texte adopté réclame notamment la gratuité des dépistages de toutes les IST ainsi que de la PrEP (Prophylaxie Pré-Exposition, un traitement préventif contre le VIH). De surcroît, il propose la gratuité du traitement des IST pour les populations à hautes prévalences ou en situation de vulnérabilité (notamment la vulnérabilité économique). Après avoir été pionnier dans la lutte contre le VIH dans les années 90 en important des trithérapies sans autorisation fédérale, le Canton de Genève a aujourd’hui décidé de mettre sur pied un programme ambitieux de lutte contre le VIH et les autres IST !
La PrEP rejoint la capote dans la lutte contre le VIH
La Prophylaxie Pré-Exposition au VIH (PrEP), qui peut être prise de manière continue ou par intermittence, représente un outil supplémentaire efficace dans la réduction des risques de transmission du VIH. L’autorisation de prescrire le Truvada depuis 2016 en Suisse en tant que traitement préventif a d’ailleurs en partie contribué au recul le plus significatif du nombre de nouvelles infections depuis le début des années 2000, moins 16% en 2017. Si ces chiffres sont réjouissants, il est possible de faire mieux. Les villes ayant connu des reculs encore plus importants (comme San Francisco qui a enregistré une baisse des nouveaux cas de 60% en 10 ans) ont mis en place des programmes de santé publique allant alliant gratuité des divers moyens de réduction des risques (préservatifs, PReP, indétectabilité, …) et des dépistages ainsi qu’un accès garanti aux traitements et une lutte contre la stigmatisation des personnes infectées.
Objectif : zéro nouvelle contamination au VIH en 2024 !
Ces progrès ne sont pas aussi importants en Suisse. En cause, l’absence de gratuité des dépistages, les difficultés d’accéder à des traitements pour les personnes précaires infectées et l’absence de remboursement de la PrEP par l’assurance de base. Résultat : la Suisse et Genève connaissent une baisse plus faible du nombre de nouveaux cas que les régions qui ont mis en place des politiques volontaristes dans le domaine. L’acceptation de la motion et de la résolution d’EàG, élaborées avec les acteurs de terrain, offre une possibilité de mettre en place une politique ambitieuse en matière de lutte contre les IST. Le Conseil d’Etat doit désormais tout mettre en œuvre afin d’atteindre l’objectif de la motion : zéro nouvelle contamination au VIH d’ici à 2024 et une baisse drastique de toutes les infections sexuellement transmissibles (IST).