Le nombre d’élèves augmente au primaire, dans l’enseignement spécialisé et au cycle d’orientation. Et que fait le Conseil d’Etat ? Il réalise des économies sur le dos des élèves en n’utilisant pas le budget à disposition, comme le montre le compte 2016 de l’Etat. Le rapport de gestion sur la politique de la formation n’est ainsi pas recevable.

L’écart entre les comptes et le budget 2016 fait apparaître une économie de près de 7 millions dans l’enseignement obligatoire, et de près de 3 millions pour l’enseignement spécialisé. Ce sont donc quelque 50 000 élèves de l’école publique obligatoire qui font les frais de cette politique d’austérité. Le Conseil d’Etat a beau jeu d’affirmer qu’il n’y a pas eu de baisse de prestations… En effet, il s’est contenté de ne jamais en offrir certaines !

Par exemple, il faut savoir que, faute de moyens, le mercredi matin d’école, voté par le peuple en 2012, introduit censément à la rentrée 2014 pour tous les élèves à partir de l’âge de 8 ans, n’est toujours pas réalisé complètement. Il manque des postes, tout simplement. Et depuis bientôt 4 ans, des élèves de l’enseignement spécialisé n’ont pas droit aux mêmes prestations que leurs camarades du même âge. Leur école est fermée le mercredi. Dans certaines structures, pour cacher cette iniquité, un subterfuge est utilisé en amputant 50 minutes d’école les autres jours de la semaine. C’est ainsi que sont traités les élèves en difficulté. D’autres sont privés de l’enseignement de l’anglais, introduit pour les élèves de 10 ans, également faute de moyens. Etc.

Le rapport du Conseil d’Etat passe sous silence ces manquements. Toutefois, au sujet de son cheval de bataille, l’école inclusive, il ose timidement dire que sa mise en œuvre « dépendra des moyens accordés ». Quelle lucidité… et quelle hypocrisie si dans les faits les moyens dont il dispose ne sont pas utilisés ! Les beaux projets pour intégrer les élèves qu’il met en avant se font donc au détriment de ceux qui existent depuis des lustres et qui ont fait leurs preuves.

Tant que les élèves qui ont le plus de besoins continueront d’être maltraités, EàG dira non à une école qui exclut les plus démunis de certaines prestations.

par Olivier Baud, député EàG,
olivier.baud@gc.ge.ch