En cette veille de 8 mars les hasards de l’ordre du jour ont conduit le Grand Conseil de jeudi à traiter une motion demandant au Conseil d’État de modifier les règles afin de nommer plus de rues rappelant des «personnalités féminines». Aujourd’hui seul 1% des rues, chemins, venelles, artères, boulevards, places et avenues de notre métropole en devenir sont dédiés à des femmes.

C’est dans un élan spontané et vigoureux, qu’en commission de l’aménagement, cette motion dangereusement révolutionnaire a été refusée par 9 voix contre 5, celles du PLR, du MCG, de l’UDC… Ces 3 groupes sont évidemment les plus autorisés à s’exprimer en cette matière puisqu’ils peuvent faire une majorité absolue de 51 voix sur 100 au parlement tout en ne comptant que 7 femmes titulaires dans leurs rangs.

Durant les débats en plénum, la droite, afin de sauvegarder les apparences s’est fendue d’un amendement hypocrite rendant, si c’est possible, cette motion plus anodine encore et a noblement accepté de la renvoyer au Conseil d’Etat… Un PDC venant même promettre qu’au chapitre de la nomenclature la nouvelle salle du Grand Conseil porterait… un nom de femme !

A ce propos, EàG a rappelé que ce qui comptait n’était pas les noms, mais les faits… et que tant que ladite salle n’hébergerait qu’un parlement constitué d’un misérable quart de femmes dans ses rangs, ce nom, ne serait au mieux qu’un slogan et au pire le camouflage d’une scandaleuse inégalité.

De plus, EàG a relevé que cette motion dans ses objectifs n’évoquait même pas l’obligation constitutionnelle d’égalité que les parlementaires fédéraux de tous les autres partis du Grand Conseil invoquent pourtant, quand il s’agit de perpétrer un mauvais coup contre les femmes comme l’élévation de l’âge de leur retraite à 65 ans dans le cadre du «paquet Berset»…

Ce sacrifice est d’autant plus inacceptable que les femmes sont déjà discriminées tout au long de leur vie professionnelle notamment. Ces inégalités salariales leur font perdent chaque année plus de 7 milliards en Suisse.

Ce débat nous pousse d’autant plus à manifester le 8 mars contre le «paquet Berset»… et à aguiser nos crayons pour le référendum fédéral !

RASSEMBLEMENT 17h30 – Zone piétonne du Mont-Blanc (GE)

par Salika Wenger, députée EàG,
salika.wenger@gc.ge.ch