COVID-19 ne vient pas du ciel, mais découle directement d’un capitalisme mondialisé générateur de catastrophes. Le réchauffement climatique est certes sa manifestation la plus préoccupante, mais il provoque aussi le passage de plus en plus fréquent de germes pathogènes dangereux des animaux à l’homme, que ce soit en raison de la déforestation au profit de monocultures d’exportation ou de l’élevage industriel sur une échelle toujours plus vaste.

Le capitalisme mondialisé est responsable de nombreuses catastrophes, dont la plus connue est le sous-développement, causant la mort prématurée de centaines de millions de personnes par an, due à la faim, aux eaux contaminées, aux maladies curables, à la pauvreté endémique et aux guerres pour les ressources, y compris pour l’eau et la terre cultivable. Cette calamité du 20e siècle qui poursuit ses ravages sous nos yeux, se double d’un creusement des inégalités qui génère une misère de masse jusque dans les pays du Nord. À ces calamités, il faut ajouter aujourd’hui les effets délétères du réchauffement climatique et la destruction de la biodiversité qui menace les conditions de vie de centaines de millions d’humains dans les 20 ou 30 prochaines années.

Comme si cela ne suffisait pas, nous assistons aujourd’hui au retour en force des grandes pandémies infectieuses mondiales, au-delà des épidémies de grippe saisonnières plus ou moins dangereuses, contre lesquelles la vaccination est généralement efficace. COVID-19 va en effet faire plusieurs centaines de milliers de morts dans le monde en quelques mois. Il est un effet indirect de la mondialisation capitaliste, dû vraisemblablement à l’exportation de viande de brousse d’Afrique en Chine. Depuis les années 2000, l’exportation et la consommation de la chair d’animaux sauvages a explosé. Elle menace plusieurs espèces d’extinction et représente un vecteur de transmission de nouvelles maladies infectieuses, comme le sida (25 à 45 millions de morts), ebola ou différents syndromes respiratoires aigus sévères (SARS, MERS, COVID-19).

La consommation accrue de viande de brousse résulte de la destruction des forêts tropicales, de l’accaparement des terres par des investisseurs privés, et de la fragilisation des communautés touchées, qui n’ont plus de quoi se nourrir. Elle favorise l’expansion de la transmission de germes infectieux, notamment par les chauves-souris et les moustiques. Les monocultures d’huile de palme attirent particulièrement les vecteurs de plusieurs types de virus pathogènes vers les zones habitées. Les moustiques sylvestres porteurs de virus dangereux, comme la dengue, le chigungunya ou zika, cèdent la place à des moustiques anthropophiles, qui infestent les monocultures et les bidonvilles. Ils commencent même à remonter vers les régions tempérées, portés par les échanges commerciaux et le réchauffement climatique.

A ces nouvelles pandémies résultant de la déforestation, de la destruction de la biodiversité et du réchauffement climatique, il faut ajouter celles qui découlent de l’élevage industriel, en particulier des poulets et des porcs. Il concourt à la production industrielle de nouveaux germes, notamment des virus mutants de la grippe aviaire de type H5Nx ou porcine de type H1N1. Les élevages en batterie sont aussi propices à la colonisation de bactéries pathogènes, comme Salmonella ou Escherichia Coli. L’usage massif d’antibiotiques pour contribue au développement de souches microbienne résistantes, notamment de staphylocoques dorés. Sans parler des affections transmises par la nourriture industrielle aux animaux, qui peuvent être transmises à l’homme, comme l’encéphalite spongiforme bovine, ou la «maladie de la vache folle».

Pour éviter de foncer tête baissée dans le mur, nous devons sortir du capitalisme. C’est une nécessité vitale pour l’espèce humaine et pour les différentes formes de vie qui se sont développées sur la planète terre. Le plus tôt sera le mieux.

QUE FAIRE FACE AU RETOUR DES PANDÉMIES INFECTIEUSES ?

Afin d’éviter la répétition de COVID-19, demain avec des germes potentiellement plus dangereux, rompons avec le capitalisme globalisé porteur de catastrophes: combattons le creusement des inégalités sociales; endiguons le réchauffement climatique; stoppons la destruction de la biodiversité; refusons la colonisation de nos assiettes par l’agrobusiness; exigeons la décroissance du transport aérien.