Fin mai, Genève a vu deux grosses manifs des supporters valaisans (6000 participants) et bâlois (4000) lors de la finale de la Coupe de Suisse de foot. EàG a posé au Conseil d’Etat des questions à ce sujet. Les réponses sont scandaleuses.

Extraits:

Q: Une autorisation de manifester a-t-elle été obtenue par les organisateurs des défilés de supporters?

R: Le DSE n’a reçu aucune demande d’autorisation directement. La police, quant à elle, n’a reçu aucune demande d’autorisation officielle pour les deux défilés de supporters. […] les clubs, sur requête de l’ASF, n’ont pas répondu et n’ont jamais fait de demande d’autorisation.

La tolérance de cette illégalité avouée est motivée ainsi:

«…il n’est pas possible d’empêcher les supporters se déplaçant en train, et à plus forte raison les «ultras», de descendre Cornavin, ou à un autre endroit, en actionnant le levier d’arrêt d’urgence qui bloque le train et ouvre toutes les portes. D’autre part, s’agissant des défilés en cortège de supporters, il s’agit d’une tradition que chaque club et fan-club souhaitent suivre à chaque événement.»

Ainsi, il suffit de venir ici avec la réputation d’être peu ami des lois et règlements, pour une manif «traditionnelle» genre anti-G8, anti-Davos, etc. pour être dispensé de toute autorisation? Alors que de modestes rassemblements pacifiques dans le domaine social, syndical ou de la solidarité internationale voient leurs organisateurs poursuivis comme notre camarade Eric Decarro pour une manif anti-TISA.

Enfin, le coût du dispositif de sécurité a été estimé après enquête par la RTS et de l’aveu même de Maudet à plus d’un million et demi de francs… mais l’ASF ne versera que 100 000 fr. Or Berne, en 2014, avait reçu le double pour un dispositif bien moindre.

La collectivité est lésée, la LFFSM (Loi sur la facturation des frais de sécurité lors de manifestations) est contournée. Ce cas de la part de Pierre Maudet «dénote une méconnaissance des procédures» et a «clairement relevé d’un abus d’autorité» pour reprendre ses propres mots contre un collègue dans une autre affaire. Pourquoi diable le laisser faire? La Cour des comptes s’en occupera-t-elle?

Retrouvez ici la réponse à la question d’EàG:
Finale de la Coupe : quel coût du dispositif policier ? A-t-il été pris en charge conformément à la loi ?

par Pierre Vanek, député EàG,
pierre.vanek@gc.ge.ch