Une commission du Conseil des États a invité le Conseil Fédéral à assouplir son ordonnance sur l’exportation du matériel de guerre afin de pouvoir intensifier le commerce de mort avec des pays ouvertement en conflit. La résolution 850 « Pas de nouveaux allégements en matière d’exportation de matériel de guerre » a été acceptée au Grand Conseil genevois, grâce notamment à notre soutien et invitera le Conseil fédéral à ne pas assouplir cette ordonnance. Un signe encourageant et un appui pour nos luttes antimilitaristes et anti-impérialistes.

Un commerce de guerre florissant
Les exportations de matériel de guerre suisse à l’étranger sont règlementées par la Loi fédérale sur le matériel de guerre et l’Ordonnance sur le matériel de guerre (OMG). Ces législations ont déjà été passablement assouplies ces dernières années permettant ainsi l’exportation de matériel de guerre dans des pays violant les droits humains ou vers des pays qui n’ont pas de conflits sur leur territoire. Ceci a par exemple permis de fournir massivement des armes à la coalition en guerre au Yémen (Arabie saoudite, Emirats Arabes Unis). Le nouvel assouplissement proposé doit permettre l’exportation dans les pays en situation de guerre civil avec à la clé de juteux profits pour l’industrie d’armement et des morts à la pelle.

Mettre fin à cette industrie de la mort et à l’hypocrisie
Cette résolution aux Chambres fédérales, aussi modeste soit-elle, a le mérite de faire entendre une autre position. Une position antimilitariste, une position pour l’interdiction complète du commerce de matériel de guerre comme le demande le GSsA. Mais elle permet aussi de dénoncer la politique hypocrite menée par les autorités suisses. Des autorités qui continue de favoriser l’exportation de matériel de guerre dans des régions dévastées par les conflits et qui dans le même temps envoient l’armée aux frontières tessinoises pour empêcher les personnes en exil d’entrer sur notre territoire. Des autorités qui soutiennent fiscalement et politiquement des entreprises prédatrices qui pillent les ressources des pays du sud et qui refusent d’accueillir les « migrants économiques ». Cette résolution est un point d’appui, mais la relance d’un mouvement antimilitariste large en Suisse est à présent le vrai enjeu afin de faire reculer l’industrie de la mort.

par Pablo Cruchon, député EàG,
pablo.cruchon@gc.ge.ch