Vendredi 26 janvier le Grand Conseil traitait en urgence une motion (M 2444) concernant le maintien de l’emploi et des prestations de l’ATS (Agence télégraphique suisse) eu égard à la mission de service public que remplit et doit remplir une agence d’information de ce type. En effet, ce sont une quarantaine d’emplois sur 180 qu’entend supprimer brutalement la direction, entraînant une réaction énergique du personnel, comprenant un débrayage et une manifestation à Berne mardi dernier.

La motion, rédigée par le socialiste Romain de Sainte Marie et cosignée par des député-e-s EàG, Verts et PDC, demandait au Conseil d’Etat de «condamner fermement la restructuration annoncée par l’ATS», comme aussi d’«intervenir auprès de l’ATS en faveur du maintien des emplois et des prestations qu’elle fournit…» et, enfin, d’étudier la  possibilité que les collectivités publiques (Confédération, cantons, communes) «soutiennent financièrement, par le biais  notamment d’un actionnariat public majoritaire» ou par d’autres moyens l’ATS ou «toute autre agence de presse» remplissant une mission de service public du même type…

Le PLR, l’UDC et le sacro-saint marché
De cette motion l’UDC n’en a carrément pas voulu, pensant qu’il fallait laisser faire le marché… plus subtilement le PLR a plaidé qu’il était urgent d’attendre avant de se prononcer et qu’il fallait renvoyer le texte en commission. Ils n’ont pas été suivis. Au contraire, le parlement a musclé la motion en ajoutant, une invite proposée par Ensemble à Gauche, affirmant un «plein soutien aux revendications du personnel, et aux mesures de lutte prises ou qui le seront par celui-ci, s’il n’y était pas donné suite.» En effet, le personnel – et sa mobilisation décisive – était absent du premier jet de la motion. Or c’est évidemment un acteur central dans cette affaire. Au final, cette version de la motion a été adoptée par 55 oui (EAG, PS, Verts, MCG et PDC) contre 32 non (UDC et PLR).

par Pierre Vanek, député EàG,
pierre.vanek@gc.ge.ch