Anne Emery-Torracinta avait un peu vite cédé à la volonté du PLR de diminuer le nombre de directeur·trice·s dans l’enseignement primaire. Ce choix revient à sacrifier les huit premiers degrés de l’école.

Et les saignées répétées, dont quelque 34’000 élèves et 2’500 enseignants font les frais, n’offrent aucun répit. Passer de 94 établissements à 58 n’a pas modifié la hargne qui anime la droite et l’extrême droite. L’UDC et les autres anti-pédagogues du PLR sont incapables d’admettre la réalité, à savoir que les établissements primaires actuels ont une taille et un fonctionnement tout à fait comparables aux CO et aux collèges.

Tant que les monomaniaques séviront…
Vouloir ainsi à tout prix contraindre les directeur·trice·s du primaire à consacrer une partie de leur temps à enseigner est le fait de député·e·s qui s’arc-boutent sur une vision dépassée de l’école et n’a aucun sens. Personne n’a jamais pu expliquer pourquoi cela s’appliquerait au primaire et non au secondaire. Le projet de loi 11965 déposé par EàG demandait essentiellement d’abroger l’art. 59 de la LIP qui contraint les directeur·trice·s du primaire à enseigner. Refusant le débat et sourde aux arguments, la droite élargie a refusé l’entrée en matière.

…la LIP restera défigurée
La LIP continuera donc à être ridicule avec cet article aussi gracieux qu’un furoncle mal placé. Forts de leur succès facile, les anti-pédagogues vont encore bientôt sabrer la formation des maîtres du primaire. Et quoi ensuite ? La conseillère d’Etat chargée du DIP semble s’accommoder de ces turpitudes, elle qui le 24 février, avant le vote sur le PL 11965, n’a pas trouvé moyen de dire une phrase pour dénoncer cette iniquité…

par Olivier Baud, député EàG,
olivier.baud@gc.ge.ch