Le PLR, l’UDC et le MCG ont refusé d’adapter le montant des loyers pris en compte dans le calcul de certaines prestations sociales cantonales, notamment l’aide sociale, les PCFam et les Prestations complémentaires cantonales (PCC).

Au motif, que ce projet de loi (PL 11929) était irréaliste et coûteux, elle a choisi de faire faire perdurer l’injustice qui oblige des personnes à l’aide sociale ou aux prestations complémentaires à prendre sur leur minimum vital pour payer leur loyer. Les maxima des loyers pris en compte n’ont pas été adaptés depuis 2001, alors que dans l’entre temps les loyers ont augmenté de 33. Ainsi, Pour plus de 30% des bénéficiaires de ces prestations, les maxima de loyers admis ne permettent plus de régler leurs loyers sans gravement entamer leurs budgets entretien et nourriture».

Pour se justifier, la majorité s’est appuyée sur le mythe d’une une politique sociale déjà très, (trop ?) généreuse.  Ce ne sont que des faux-fuyants ! Genève, est l’un des cantons les plus riches de Suisse, pourtant le risque de pauvreté y est plus élevé de 30% que dans les autres cantons. Est-ce la faute de ceux qui sont touché par cette pauvreté ou faut-il en imputer la responsabilité à la dégradation du contexte économique et social de notre canton ? Cette majorité élude la question. Elle préfère une passivité coupable qui abandonne les personnes en difficulté non seulement à l’adversité en n’agissant pas sur les causes, mais refuse de surcroît les moyens adéquats pour faire face à ses effets.

La pauvreté augmente. Elle a un coût. Un coût que cette majorité refuse d’assumer, tout en feignant d’ignorer que cette politique de l’autruche se révèlera à terme bien plus coûteuse encore. Ce n’est pas acceptable, même la Confédération l’a admis, elle qui envisage de relever ces minima de loyer pris en compte pour les prestations complémentaires. Quant à l’aide sociale, les députés, avaient eux-mêmes souscrit en 2011 à l’augmentation des maxima de loyer en votant l’article 60 alinéa 12 de la LIASI. Or, cette disposition reste inexplicablement – et plus encore illégalement – inappliqué. Notre groupe a déjà, à plusieurs reprises, interpellé le DEAS sur ce déni de droit. Ce dernier continue à faire la sourde oreille. Il faudra donc qu’un usager trouve la force et le courage d’interpeller la chambre constitutionnelle pour que cesse ce scandale ; car le Parlement ne se soucie que de manière variable de l’application les lois qu’il édicte.

La majorité a prétendu préférer faire des économies et attendre que la Confédération hausse les maxima de loyers pour les prestations complémentaires. Or, il ne s’agit pas réellement d’une économie. Le Canton prend de toutes façons en charge 85% des coûts des prestations complémentaires. La majorité « joue la montre ». Tôt ou tard, le Canton devra prendre en charge une adaptation des maxima de loyers. Mais si cette perspective allégera le sort des futurs bénéficiaires des prestations complémentaires, la situation des actuels ayants droit à l’aide sociale et aux prestations complémentaires reste quant à elle toujours aussi injuste.

EàG, s’est de tous temps engagé pour des politiques sociales prospectives et des prestations adaptées aux besoins vitaux sociaux des personnes en difficulté. Il a défendu ce projet de loi et continuera à s’engager pour la défense et le respect des usagers.

par Jocelyne Haller, députée EàG,
jocelyne.haller@gc.ge.ch