Soins dentaires : Genève rate l’occasion d’une avancée sociale
Alors que l’initiative pour le remboursement des soins dentaires proposait une solution « clés-en-main » solidaire et sociale permettant un meilleur accès pour l’ensemble de la population aux soins dentaires, une majorité de votant·e·s l’a malheureusement rejetée aujourd’hui dans les urnes. Cédant aux arguments assénés par une campagne lourdement financée par les milieux patronaux, à l’appui d’une corporation de dentistes soucieux de préserver l’opacité de leur tarification, c’est plus de 54% des votant·e·s qui ont voté NON.

Les quartiers populaires acceptent largement ! Le détail des résultats est éloquent : si les communes favorisées sont celles qui refusent le plus fortement l’initiative, les locaux de vote des quartiers populaires penchent tous massivement en faveur du OUI : Pâquis (62.45%!), Acacias, Mail-Jonction, Avanchets… dessinant ainsi un vote de classe assez clair. Une majorité des personnes précarisées et qui auraient absolument besoin d’une telle assurance a donc accepté cette avancée sociale. Dans ce contexte, on ne peut que regretter encore l’absence de droit de vote des étrangers·ères : nombre d’entre eux appartenant aux catégories ayant le plus besoin d’un dispositif permettant un meilleur accès au dentiste, le OUI aurait sans doute eu davantage de chances de l’emporter au final.

Une loi liberticide sur la « laïcité » fortement contestée
Alors que d’aucuns prédisaient une acceptation massive de cette loi liberticide et arbitraire, les urnes ont livré un résultat plus nuancé que prévu. En effet, avec à peine plus de 55% de OUI, le résultat est clairement mitigé pour le Conseil d’Etat et l’ensemble de la droite bourgeoise qui défendait cette loi Maudet comme un seul homme. En effet, quelques mois à peine après un vote parlementaire écrasant en faveur de la loi, le verdict du peuple montre un scepticisme dont il faudra tenir compte à l’avenir.

Le front référendaire déterminé, rassemblant de larges secteurs associatifs, syndicaux, féministes ainsi que l’ensemble de la gauche, a donc réussi, avec sa campagne intense et dynamique, à démontrer en quoi cette loi allait créer des problèmes là où il n’y en a pas. Les autorités devront compter avec ces près de 45% de soutien au NON lors de la rédaction du règlement d’application et lors de la mise en œuvre concrète de cette loi. Les quartiers populaires, là aussi, ont sèchement rejeté la loi, démontrant que les classes populaires ne se reconnaissent pas dans une loi qui discrimine et qui exclut.

Stop Mitage: un score genevois en signe d’avertissement
Ensemble à Gauche regrette le rejet au niveau fédéral de l’initiative « STOP Mitage » mais souligne le score genevois meilleur qu’ailleurs avec 47.72% de OUI. Ce score est à entendre comme un avertissement pour les promoteurs genevois avides de bétonner. Le nouveau projet de Pré-du-Stand contre lequel nous venons de lancer un référendum est emblématique de cette fuite en avant de déclassement et de destruction de la zone agricole. En l’occurrence, pour construire 90’000m2 de bureaux (dans un Canton qui en compte déjà 300’000m2 vides), on s’apprête à sacrifier 14 hectares de bonne terre agricole. Cette course folle doit s’arrêter : pour préserver la zone agricole et les espaces verts, construisons du logement abordable et écologique dans des zones raisonnablement densifiées, évitant au maximum les transports inutiles.