Aujourd’hui, le Grand Conseil avait à se prononcer sur deux projets de lois contradictoires et incompatibles, l’un défendu par la droite et le Conseil d’Etat, l’autre par la gauche et le MCG, portant sur la caisse de retraite du personnel de l’État (CPEG). En prétextant soutenir ces deux projets de lois, les Verts ont favorisé le projet de loi du Conseil d’Etat et de la droite.

La victoire était à portée de main avec la majorité des quatre groupes (Ensemble à Gauche, PS, Verts et MCG) qui avaient déposé le projet de loi 12228, il y a un peu plus d’un an. Ainsi, aurions-nous maintenu les prestations de la CPEG au niveau de janvier 2018, après les baisses de 17% encaissées depuis 2013, qui impactent en particulier les femmes, majoritaires parmi les employé·e·s du secteur public, les bas salaires et les temps partiels.

Nous aurions aussi évité un prélèvement supplémentaire sur les salaires de 1500 francs par an en moyenne. Nous aurions enfin misé sur une recapitalisation qui privilégie le logement sur les marchés financiers, en faveur de tous les habitant·e·s du canton. Le projet de la gauche et du MCG était en effet soutenu par l’ASLOCA, dans la mesure où il prévoit de construire des logements aux loyers abordables.

Malheureusement, le groupe des Verts en a décidé autrement. En votant pour le projet de la gauche et du MCG, mais en s’abstenant sur le projet de loi du Conseil d’État, soutenu sans réserve en plénière par le PLR, le PDC et l’UDC, ils ont choisi de faire passer les deux projets de loi, conduisant à une impasse législative et plaçant le Conseil d’Etat en position d’arbitre.

Afin de sortir de cette impasse de façon démocratique, Ensemble à Gauche a in extremis proposé de conditionner l’entrée en vigueur de la loi du Conseil d’Etat à un éventuel refus populaire de celle de la gauche et du MCG, qui a été adoptée en premier et à une plus large majorité (52 voix, au lieu de 47).

Cette issue démocratique, comme d’ailleurs les tentatives d’amélioration des dispositions du projet du Conseil d’Etat, dont l’un avait même été proposé par un député UDC, ont été rejetées par les Verts, qui ont ainsi fait passer, avec le PLR, le projet le plus défavorable aux salarié·e·s du secteur public et subventionné, ainsi qu’aux locataires.

Aujourd’hui, Ensemble à gauche exige du Conseil d’État qu’il publie les deux projets de loi adoptés par le parlement, laissant aux citoyen·nes la possibilité de se prononcer. Le cas échéant, EàG proposera le lancement d’un référendum contre le projet de régression sociale du Conseil d’Etat.