Le Tribunal correctionnel de Gap en France a rendu son délibéré ce jour pour les 7 personnes appelées «3+4 de Briançon » arrêtées et mises en détention préventive pour avoir participé à une manifestation de solidarité avec les migrant·e·s à la frontière franco-italienne le printemps dernier, en réaction aux provocations du groupuscule d’extrême-droite Génération Identitaire.

Les peines retenues sont conformes à ce qu’avait plaidé le Procureur Raphaël Balland lors du procès qui s’est déroulé le 8 novembre dernier. Les peines vont ainsi de 12 mois de prison dont 8 avec sursis à 6 mois de prison avec sursis, ceci pour avoir porté assistance à des migrant·e·s qui souhaitaient traverser la frontière. Seule la circonstance aggravante de « bande organisée » requise par le procureur n’a pas été retenue.

Si cinq des militants accusés ne feront pas de prison ferme grâce au sursis, les deux derniers en feront. Le Tribunal justifie ce verdict plus sévère en raison de condamnations passées et parce qu’ils sont poursuivis en sus d’actes de rébellion.

Il s’agit d’un verdict extrêmement lourd et choquant eu égard, non seulement aux faits reprochés, mais surtout étant donné le contexte de montée des violences contre les personnes migrantes à la frontière franco-italienne, notamment des forces de l’ordre !

L’arrestation de ces sept militants avait déjà suscité l’indignation citoyenne et dans les milieux de défense des droits humains. Ils étaient plus de 800 personnes à s’être rassemblés le 8 novembre dernier devant le Tribunal de GAP pour réclamer, à l’instar des avocats de la défense, la relaxe des accusé·e·s et la non-poursuite du « délit de solidarité ».

Le verdict de ce jour représente un basculement dangereux, un pas en plus dans la criminalisation des militant·e·s engagés dans la défense des personnes migrantes et ne peut que susciter l’indignation générale. Face à une telle décision, la désobéissance civile et la résistance deviennent des devoirs!

solidaritéS réaffirme son plein soutien à la lutte des accusés de Briançon et espère qu’ils obtiendront justice. Solidarité avec toutes celles et ceux qui, ici et ailleurs, se mobilisent pour sauver les vies des personnes en exil victimes de règlements absurdes et des frontières sanguinaires internes et externes d’une Europe forteresse toujours plus criminelle!