Plusieurs milliers personnes ont manifesté dans plusieurs villes cet après-midi contre la hausse constante du coût des primes d’assurance maladie. Plus largement, c’est l’ensemble du système de santé qui était ciblé. A Genève, 1000 personnes ont défilé contre la marchandisation de la santé, « pour un système de santé public et solidaire » !

En effet, en 2019, les primes d’assurance maladie augmenteront une fois de plus continuant à représenter un poids de plus en plus lourd pour les ménages. S’il s’agit cette fois-ci d’une augmentation inférieure à la moyenne de ces dernières années, dû partiellement à un changement de la méthode de calcul, elle n’en demeure pas moins oppressante pour une part toujours plus grande de la population qui peine toujours plus à payer ses primes.

La santé n’est pas une marchandise!

Alors que le catalogue des prestations LAMal n’a cessé de s’amenuiser depuis l’entrée en vigueur de la loi, les coûts ont de leur côté explosé ! La LAMal doit redevenir une assurance sociale ! L’assurance maladie doit être gérée de manière transparente là où les grandes compagnies privées font régner l’opacité la plus totale. Alors qu’il est théoriquement interdit pour les assurances maladie de faire des profits, il est chaque année plus évident qu’elles contreviennent à la règle et gaspillent massivement l’agent pris aux assuré-e-s pour payer directions, lobbyistes, membres des conseils d’administration et gonfler des réserves déjà pléthoriques. Le système de santé suisse entraîne un enrichissement indécent de certains sur le dos de l’ensemble de la population!

Initiative 10% et caisse publique unique, vite!

Afin de soulager rapidement la population, Ensemble à Gauche défend l’Initiative pour le plafonnement des primes d’assurance maladie à 10% du revenu des ménages. Lancée par l’ensemble de la gauche, un soutien plus fort de la part des représentant-e-s de gauche au gouvernement genevois était attendu. Pourtant, le Conseil d’Etat a annoncé un contre-projet, comme mesure de compensation à la RFFA, la réforme de l’imposition des entreprises qui prévoit des milliards de francs de cadeaux fiscaux aux grandes entreprises.

Ainsi, la réponse urgente à la situation toujours plus précaire dans laquelle les primes LAMal plongent une grande partie de la population se troquerait avec les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises ! Au micro, la députée EàG Jocelyne Haller a dénoncé l’hypocrisie du gouvernement et de son contreprojet fumeux : « Nous ne sommes pas dupes, ce contre-projet ne résoudra rien et ne peut pas justifier les cadeaux fiscaux en or massif pour les plus grandes entreprises et leurs actionnaires ». Au-delà des arrangements de fortune du système actuel, seule une caisse publique unique, financée proportionnellement au revenu des personnes, permettra véritablement une santé accessible à toutes et tous.

OUI aux soins dentaires : un modèle prometteur soumis au vote en janvier!

C’est justement sur le modèle d’une caisse unique et sociale qu’est basée l’initiative cantonale pour le remboursement des soins dentaires, soumise au vote le 10 janvier prochain. Cette initiative, lancée par le Parti du Travail, membre d’Ensemble à Gauche, a fait un tabac en réunissant 18 000 signatures. Alors que le coût des soins bucco-dentaires est estimé à quelque 250 millions de francs à Genève, et que, selon une étude du Bus Santé de 2012, 1 habitant-e de Genève sur 5 – 1 sur 3 pour les bas revenus – doit renoncer à des soins pour raisons financières, essentiellement à des traitements dentaires, il est plus que jamais temps d’adopter une assurance solidaire pour les soins dentaires.

Une assurance publique cantonale permettrait de garantir un accès égal aux soins dentaires. Son coût, pris en charge proportionnellement au revenu des travailleur-ruses, serait supportable pour la population. L’assurance pourrait être financée par un prélèvement de l’ordre de 0,25% sur les salaires (0,5% en additionnant les prélèvements employé et employeur), sur le modèle de l’AVS. Contrairement à ce qui prévaut en matière d’assurance maladie (LAMal), l’initiative pour les soins dentaires répond aux exigences de notre Constitution : garantir un droit à des soins médicaux essentiels et un accès équitable à des prestations de qualité pour toutes et tous. C’est une excellente réponse à un problème de santé public majeur qui pourrait servir de banc d’essai à une caisse maladie fédérale publique, unique et solidaire.