Le Ministère public genevois a publié jeudi 30 août 2018 un communiqué de presse annonçant l’ouverture d’une instruction à l’encontre du chef de cabinet de Pierre Maudet et le souhait d’entendre Pierre Maudet en qualité de « prévenu d’acceptation d’un avantage ». Le Grand Conseil est saisi par le Ministère Public et devra voter l’autorisation de poursuivre le magistrat. Au vu de la mise en évidence dans la communication de plusieurs mensonges de Pierre Maudet, le Groupe Ensemble à Gauche (EàG) estime que la confiance est rompue avec le magistrat et réclame sa démission.

Les mensonges de Pierre Maudet
Dans son communiqué, le Ministère public, qui indique avoir poursuivi son enquête préliminaire dans la plus grande discrétion en multipliant les auditions et les perquisitions, met implicitement en évidence une série de mensonges dont le magistrat s’est apparemment rendu coupable. Les éléments de preuve recueillis semblent indiquer, selon le Ministère Public, que :

« – Pierre Maudet, en sa qualité expressément mentionnée de conseiller d’Etat, sa famille et son chef de cabinet ont été formellement invités à Abu Dhabi par le Cheik Mohamed BIN ZAYED AL NAHYAN, prince héritier de l’émirat, pour assister à un grand prix de formule 1.
– La Maison du prince héritier a pris à sa charge le coût des vols en classe affaires et l’hébergement, soit un montant de plusieurs dizaines de milliers de francs. En particulier, le dénommé Saïd BUSTANY n’a joué aucun rôle dans le financement du voyage, sa mention ayant été décidée par les intéressés en 2018, dans le but de dissimuler la véritable source de financement.
– Des personnes et sociétés actives à Genève dans l’immobilier, en contact régulier avec Pierre MAUDET et son chef de cabinet, ont activement pris part à la mise sur pied de ce voyage. »

La confiance est définitivement rompue
Les informations contenues dans le communiqué sont absolument contraires à toutes les déclarations que M. Maudet a tenu tant devant le Grand Conseil et la presse que, semble-t-il, devant le parquet. Ces mensonges sont absolument inacceptables et laissent planer de sérieux doute. La confiance avec le magistrat est définitivement rompue. De plus, le dernier point cité ci-dessus laisse apparaître une potentielle obtention d’avantages indus. A quelle société le Ministère public fait-il référence? Pourrait-il s’agir de celle de M. Magid Khoury, Capvest, impliquée dans le projet immobilier du Pré-du-stand ?

La responsabilité du Grand Conseil
Si le Ministère public a jugé nécessaire de saisir le Grand Conseil afin de lever l’immunité de Pierre Maudet pour pouvoir le poursuivre, c’est qu’il considère avoir suffisamment de preuves et de certitudes pour mener une procédure à l’encontre de M. Maudet et de son chef de cabinet. Le Grand Conseil doit donc prendre ses responsabilités et voter cette levée d’immunité afin de permettre à la justice de faire la lumière sur l’ampleur de l’affaire Maudet. Après avoir désapprouvé le magistrat, le Grand Conseil doit rendre possible l’éclaircissement de cette affaire dont les zones d’ombres ne cessent de se multiplier. Nous attendons donc de l’ensemble des groupes au Grand Conseil qu’ils soient cohérents et s’opposent à une justice à deux vitesses. Pierre Maudet doit être entendu et, si la justice le reconnait coupable des faits qui lui sont reprochés, être condamné.

Une démission inévitable
Quoi qu’il en soit, les mensonges éhontés de M. Maudet, les soupçons d’acceptation d’un avantage de la part du président du Conseil d’Etat, ainsi que la réception d’un cadeau de plusieurs milliers de francs de la part d’un Chef d’Etat étranger sont autant d’éléments qui rendent la poursuite du mandat de Pierre Maudet inenvisageable. Le degré de gravité de l’affaire est trop important pour que le magistrat puisse continuer à exercer son mandat. Ensemble à Gauche en appelle donc à la démission de Pierre Maudet !